Traditionnellement,
quand nous pensions au VIH ou sida, les premières images (chargées de pensées
et émotions négatives) qui nous venaient à l’esprit, étaient celles des
maladies, de la mort, de la maigreur, de la honte, de la punition
aux comportements libertins...
Psychologiquement,
les personnes ont eu besoin de se défendre de cette image construite sur le
VIH, et ont défini les "Groupes à risque" pour se définir
elles-mêmes : « seulement les hommes qui ont des rapports sexuels
avec d'autres hommes, les femmes qui se prostituent et les personnes qui
consomment des drogues injectables peuvent être atteintes du VIH ».
« Si je ne fais pas cela, je serai protégé de cette épidémie. » C'est
comme cela que beaucoup de personnes ont développé une méfiance, bientôt
devenue rejet et discrimination,envers les personnes qui vivent avec le VIH,
comme outil de défense pour pouvoir avoir la certitude que cela ne leur
arrivera jamais à eux. Et nous avons créé la Sérophobie (dans le même sens que
la Xénophobie ou la Transphobie), pour définir la discrimination dont souffrent
les personnes qui vivent avec le VIH.
Depuis, il y
a plus de trente ans, la communauté scientifique a prouvé que le VIH n'était
pas un agent infecto-contagieux, mais transmissible. Maintenant que nous
connaissons les voies de transmission et les manières de nous protéger, nous
savons que toutes les personnes qui ont des rapports sexuels non protégés ou
partagent du matériel injectable, courent le risque d’être infectées par le
VIH. En effet, 47% des plus de 3000 personnes qui sont infectées tous les
ans en Espagne l’ont été à travers des relations hétérosexuelles. Les personnes
qui partagent les seringues pour s'injecter des hormones liées au développement
des muscles courent aussi des risques...Toutes ces évidences ont fait trembler
les piliers de la sérophobie et impliquent la grande majorité de la population
dans la prévention du VIH.
C'est alors
que certaines personnes, faisant de grands efforts mentaux pour se protéger de
la peur et de la possibilité d'infection par le VIH, développent de vrais
troubles associés à ce dernier, tels que l’hypocondrie spécifique envers le
VIH, la phobie spécifique envers le VIH, l’obsession, l’anxiété spécifique
envers le VIH, etc...
Quand la peur
d’être infecté par le VIH ne vous permet pas d'avoir des relations sociales
sans penser à celui-ci, si chaque fois que vous voyez du sang vous craignez
d’avoir été infecté, si vous pensez avoir "tous les symptômes du VIH"
même si vous avez des résultats négatifs aux analyses de sang,
alors c'est peut-être le moment de vous permettre d’être heureux et de sortir
du trouble dont vous souffrez par rapport au VIH en consultant un
spécialiste.